Prédéfinits personnels 1/1

Shinji est quelqu’un de très protecteur envers ceux qu’il aime, car il ne souhaite pas leur voir arriver le moindre malheur. S’il le faut, il sera même prêt à endosser la responsabilité de leurs actes et à souffrir à leur place : le plus important est qu’ils aillent bien. Cependant ce n’est pas quelqu’un de naïf, loin de là, et il ne s’entichera pas du premier venu. Il n’aime pas particulièrement les adolescents et quand, conformément à son job, il doit s’en occuper, il ne le fait pas de bon cœur…et le leur fait sentir ! Ce n’est pas quelqu’un de très délicat, alors quand il a quelque chose à dire, il le dit. Le jeune homme accorde beaucoup d’importance à l’argent et il est assez lucide pour savoir qu’il est nécessaire au bonheur. Bien qu’il ait arrêté les études au collège pour travailler, il est plutôt intelligent et est en particulier très observateur. Il se rendra vite compte qu’il y a un problème avec ce lycée…

Le jeune homme est né dans la périphérie de Tokyo à environ une heure de la capitale. C’est l’aîné d’une famille de quatre enfants, et par conséquent il s’imaginait dès son plus jeune âge qu’il devait les protéger. Son père ayant quitté le domicile familial alors qu’il avait cinq ans et que sa mère était enceinte de sa petite sœur, il n’a que très peu de souvenirs de lui et ne souhaite d’ailleurs pas vraiment en avoir : il a laissé sa famille déjà pauvre dans une grande galère. Sa mère est profondément gentille, voir même un peu naïve, et à chaque fois qu’il l’insultait elle lui disait de ne pas parler comme ça de son géniteur. Il ne la comprenait pas, mais pour lui faire plaisir, il était prêt à tout ; aussi se contentait-il de nourrir en lui un grand ressentiment envers cet homme qu’il n’avait pas vraiment connu.

Quand il fut en dernière année de collège, on lui demanda de choisir un lycée pour sa poursuite d’étude, mais il refusa et arrêta l’école pour se mettre à travailler. Il préférait mettre de l’argent de côté pour ses petits frères et petites sœurs, qui étaient encore en primaire. Shinji savait qu’en faisant ça, il n’aurait pas un avenir brillant –même s’il en avait largement les capacités- mais à ses yeux le bonheur de sa famille était le plus important. Il commença par travailler comme serveur dans un restaurant la journée et dans un bar le soir, réduisant son quota d’heures de sommeil de manière significative. Chaque mois, il donnait à sa mère la plus grande partie de son salaire pour qu’elle puisse subvenir aux besoins journaliers de ses enfants et qu’elle en mette de côté pour leurs études. Il savait qu’il l’attristait à chaque fois qu’il faisait ça, car elle s’était opposée dès le début à ce qu’il arrête l’école, mais tout deux savaient que c’était nécessaire. Alors il continuait.
Cette situation dura un peu plus d’un an. Quand le jeune homme eut 17 ans, le restaurant où il travaillait ferma brusquement et, ayant quitté son travail au bar suite à une embrouille avec le patron, il se retrouva au chômage. C’est à ce moment là qu’il commença à tremper dans des affaires louches et où il eut quelques ennuis avec la police : sa mère découvrit qu’il faisait du trafic de drogue pour gagner de l’argent. Ce n’était pas un consommateur régulier de ce genre de substances, mais dealer était peut-être encore plus grave aux yeux de la loi. Elle réussit à l’arrêter avant qu’il n’aille trop loin, mais c’était malheureusement trop tard : ses « collègues » le dénoncèrent et il fit deux ans de prison. Quand il en sortit suite à un témoignage en sa faveur, sa mère le prévint que s’il lui donnait encore de l’argent sale, elle le renierait sans aucune hésitation. Elle pleurait quand elle lui dit ça, et le cœur serré, il lui fit la promesse de ne plus jamais tomber aussi bas. La prison l’avait changé, que ce soit physiquement ou moralement, et il ne comptait certainement pas y retourner.

Pendant deux ans, il chercha du travail sans grand succès : son casier judiciaire jouait à chaque fois contre lui. Il trouvait de temps en temps des jobs à mi-temps, mais rien qui ne dure vraiment longtemps. Alors qu’il commençait à désespérer, il trouva une annonce d’un lycée qui cherchait un surveillant. Sans trop y croire, il postula, et fut accepté quelque jour plus tard avec surprise. Le lycée en question étant assez loin de chez lui, il déménagea et dut quitter sa famille. Il leur fit la promesse de leur envoyer régulièrement des nouvelles et de leur donner une partie de son salaire chaque mois.
C’est ainsi qu’il arriva au lycée Asuka.