Un nouveau colocataire [Daiki Saitô + Kazuma Shinkuro]

Vers la fin de la journée, une fois tous ces cours terminés, Kazuma rentra dans sa chambre. Enfin "sa" chambre...pour l'instant. Car il n'avait pas encore aperçu l'ombre d'un colocataire, et ne s'en plaignait pas particulièrement. Il posa son sac de cours à côté de son lit et retira sa chemise à cause de la chaleur. Il la posa-jeta serait un terme plus correct- sur son lit puis ouvrit la fenêtre. Le soleil était encore haut dans le ciel, et comme ils étaient en été il ne se coucherait pas avant quelques heures encore. Il s'assit sur son lit en poussant un soupir. Son regard fut alors attiré par la photo de sa mère sur la petite commode et il l'a prit dans ses mains.

Immédiatement, une vague de tristesse le prit. Étant seul, il ne chercha pas à la cacher, contrairement à ce qu'il faisait au long de la journée. Il prit la photo dans ses mains en regardant sa mère sourire, un enfant de deux ans dans les bras. Depuis qu'il était rentré au Japon, il ne cessait de penser à elle. Parfois, en se réveillant, il avait l'impression d'être encore dans leur minuscule maison et qu'elle allait l'appeler pour le petit déjeuner. A d'autres moments, il se croyait encore dans la gigantesque demeure -qu'il pouvait facilement qualifier de manoir- où il habitait avec la famille de son père. Et il pensait que Haru était encore avec lui. Bien sûr, toutes ses illusions disparaissaient rapidement. Mais ce n'est pas pour autant que ce n'était pas douloureux.

Il reposa le cadre sur sa table de chevet et prit l'une des chaises du bureaux qu'il déplaça devant la fenêtre. Il s'y assit et regarda distraitement ce qu'il y avait dehors. Quelques élèves étaient encore dans le parc, mais il n'y avait que peu de monde. Il s'en désintéressa rapidement et observa le ciel, toujours aussi mélancolique. Le regard triste, il se demanda s'il pourrait bientôt aller sur la tombe de sa mère.

Daiki prit son courage à deux mains, et toqua à la porte de la chambre n°22 qui serait la sienne pour l'année à venir.

Il était arrivé une heure et demi plus tôt par taxi. Le trajet en train n'avait pas été très long parce qu'il avait écouter de la musique avec son ordinateur portable. Il avait remercié le chauffeur du taxi et l'avait payé. Un vieil homme qui avait dû être beau étant jeune... Sûrement. Toutefois, le jeune garçon de 17 ans s'était concentré sur sa nouvelle "demeure" dès que la voiture fut partie et que le silence régnait à nouveau autour de lui.
Il avait eu des difficultés à l'administration. Il y avait eu quelques problèmes quant à l'attribution de sa chambre. Avait qui allait-il être ? Serait-ce un garçon ? Une fille ? Il ne savait pas trop quoi vouloir...

Daiki frappait donc doucement à la porte avant de l'ouvrir lentement. L'occupant de la chambre était présent apparemment... A moins que cela ne soit l'ami de l'occupant... Ou de l'occupante... Il posa sa valise dans un coin. Cette dernière n'était pas excessivement grande... De quoi tenir un mois en vêtements, son ordinateur portables, son appareil photo ainsi que quelques babioles lui étant précieuses... Il jeta nonchalamment son sac de cours sur le lit qui semblait libre et s'approcha timidement de la fenêtre.
La croix autour de son cou lui donna un petit frisson. Elle était glacée et reposait contre son torse, sa chemise étant ouverte.
Le jeune homme, qui paraissait d'un an son cadet, était torse nu. Ses cheveux avaient l'air plus doux que la soie... Daiki n'en fit rien et ignora tous ces détails inutiles... De toute façon... Peu de gens étaient homosexuels... Alors comment pouvait-il espérer, ou craindre que son colocataire le soit ?
Le jeune homme d'1m79 afficha un sourire et se lança dans une petite conversation.

- Euh... Bonjour. Je vais dormir dans cette chambre cette année.. Tu es dans cette chambre aussi ? Je m'appelle Daiki. Daiki Saitô Gale. Oui... Gale est un nom américain. Je suis né là-bas.
Et quel est ton nom ?

Il tendit très poliment sa main au jeune homme assis devant la fenêtre.

Perdu dans ses sombres pensées, Kazuma n'entendit pas quelqu'un frapper à la porte. Cependant, quand quelqu'un poussa la porte d'entrée, il l'entendit et tourna le regard vers cette personne. C'était un jeune homme qui avait l'air d'être un peu plus âgé que lui. Il était sans conteste beau, mais Kazuma décida de ne pas s'arrêter sur ce genre de détail: beau ou pas, cela ne changerait pas grand chose. Il ne voulait se lier avec personne.

Le jeune homme jeta son sac sur le deuxième lit et lui sourit. Kazuma se contenta de le regarder d'un air calme, presque indifférent. Il ne comptait pas spécialement sourire à quelqu'un, sauf si cela pouvait s'avérer utile. Il écouta calmement son colocataire se présenter, lui poser une question qu'il trouva stupide, répondre à une question qu'il n'avait pas posé-il ne l'avouerait jamais mais il se l'était demandé-, lui demander son nom, et enfin lui tendre la main.

Kazuma se leva lentement pour faire complètement face au jeune homme. Une fois debout, il s'aperçut malheureusement qu'il était beaucoup plus petit que Daiki. Pourquoi est-ce qu'il n'avait pas quelques centimètres de plus? Il savait qu'il ferait bien un jour une poussée de croissance, mais tout de même...Il enviait un peu la taille de son colocataire, mais se dit qu'il mourrait plutôt que de lui avouer. Par politesse, il serra sa main et ficha son regard dans le sien. Daiki avait des yeux très sombres, presque noirs. Et vraiment magnifiques. Très calmement et sans sourciller, il lui répondit.

-Bonjour. Je suis donc ton colocataire pour cette année. Je m'appelle Kazuma Shinkuro et je suis en classe A. Shinkuro est un nom Japonais mais je suis à moitié Allemand. Tu peux déposer tes affaires dans l'armoire, il reste largement assez de place. La salle de bain et derrière cette porte,dit-t-il en désignant la porte juste à côté de l'entrée. Enchanté.

Le jeune garçon assis non loin de lui se leva. Daiki se rendit alors compte qu'en fait son colocataire était assez petit. Mais peu importait.. Tant qu'il s'entendait à peu près bien avec lui.
Il serra donc la main de Kazuma. Ce dernier venait de se présenter et de répondre à ses questions... Peut-être un peu naïves... Il s'appelait donc Kazuma Shinkuro.
Il sourit et remercia le jeune garçon. Prenant sa valise il rangea rapidement ses quelques chemises, pantalons et T-shirts.. Pour la plupart noirs ou violets. Il posa son ordinateur sur le bureau.

- ça ne te dérange pas que je le laisse ici ? Est-ce que tu es ici depuis longtemps ?

Il posait des questions tout en s'installant un peu. Il n'y avait aucun doute... Il voulait connaître ce garçon... Pourquoi ? Aucune idée... En tout cas, les questions lui venaient d'elles-même.
Daiki ne parvenait pas à s'empêcher de les formuler.
Il enleva sa veste et la posa sur son lit. Décidément il faisait chaud. Si ça ne tenait qu'à lui, il enlèverait également sa chemise. Mais bon... Il ne voulait pas déranger son colocataire, bien que lui ne semble pas gêné...
Il s'assit sur son lit et détailla son colocataire. Ses yeux verts étaient magnifiques il fallait l'avouer... Non vraiment, il n'y avait pas à dire. Il était bien foutu... Un peu petit quand même mais... Daiki s'en moquait. De toute façon son colocataire était sûrement hétéro... Il n'avait pas à espérer. De sa valise il sortit un cadre qu'il posa délicatement sur sa table de chevet après avoir posé ses lèvres sur le verre qui recouvrait la photo. Sur la photo, son père, sa mère, sa soeur et lui lorsqu'il était âgé de 12 ans. Environ 7 mois avant la mort de son père....
Il sourit un peu tristement avant de tourner la tête vers kazuma, attendant certainement des réponses à ses précédentes questions...
Il voulait en poser tellement... Il ne savait même plus par où commencer...

Le jeune homme le remercia avant de se mettre à ranger ses affaires. Décidant de ne pas rester planté comme un piquet au milieu de la pièce, il s'assit sur son lit et sortit un livre de sa table de chevet. Il était en allemand, et c'était un bouquin plutôt connu: "Alice au pays des merveilles". Il l'ouvrit et tenta de lire les premières lignes, mais son regard était toujours attiré vers son nouveau colocataire. Il remarqua que la plupart de ses affaires étaient noires ou violettes, et se dit qu'il avait plutôt bon gout. Il secoua la tête en se demandant ce qui lui prenait puis essaya de se reconcentrer sur son bouquin. Pourquoi le regardait-il comme ça? Ce n'est pas comme s'il s'intéressait aux autres, d'habitude.

- Ça ne te dérange pas que je le laisse ici ? Est-ce que tu es ici depuis longtemps ?

Il leva le regard brièvement le regard de son livre et remarqua qu'il avait posé un ordinateur sur le bureau. Sans lui répondre, il regarda de nouveau son bouquin. Son colocataire semblait apparemment décidé à engager la conversation...Et sans savoir pourquoi, il avait vraiment envie de lui répondre. De discuter avec lui. D'entendre sa voix, encore et encore. Se traitant mentalement d'imbécile pour cette envie qu'il ne comprenait pas et n'avait pas envie de comprendre, il essaya sans succès de lire les lignes devant ses yeux. S'apercevant qu'il relisait pour la dixième fois la même phrase, il soupira et referma son livre.

Il leva le regard vers son colocataire qui regardait un cadre sur sa table de chevet. Il remarqua immédiatement que Daiki avait le même regard que lui quand il contemplait la photo de sa mère. Aurait-il perdu un ou plusieurs être cher? Il tourna la tête vers lui en souriant, mais Kazuma remarqua la tristesse qu'il y avait dans ce sourire. Se rendant compte qu'il attendait sûrement des réponses, Kazuma se décida à parler. Il lui répondait uniquement parce que c'était la moindre des politesse et n'avait pas spécialement envie d'engager la conversation avec lui. Enfin, c'est ce dont il essayait de s'auto-persuader.

-ça ne me dérange pas, tu peux le laisser là. Je suis ici depuis quelques semaines seulement, je viens d'arriver d'Allemagne. Mais à la base, je suis né au Japon avec ma mère. Et toi? Je veux dire...je sais que tu es né en Amérique mais as tu grandis là bas?

Pourquoi avait-il donné autant de détail? Et surtout, pourquoi lui avoir demandé ça? Une des règles qu'il s'était imposé était de ne jamais en dire plus que nécessaire mais là...il se contredisait lui même et ne comprenait pas pourquoi.

Le jeune homme se demandait s'il n'ennuyait pas son colocataire avec ses questions car ce dernier s'était assis à nouveau et essayait de lire un livre. Oui, essayait. Il avait l'air préoccupé et ne cessait de regarder Daiki.
Il finit par refermer son bouquin, n'arrivant apparemment pas à lire. Peut-être préférait-il lire dans le silence absolu ? Pourtant Daiki ne faisait aucun bruit... Ou peut-être aimait-il être seul...

- ça ne me dérange pas, tu peux le laisser là. Je suis ici depuis quelques semaines seulement, je viens d'arriver d'Allemagne. Mais à la base, je suis né au Japon avec ma mère. Et toi? Je veux dire...je sais que tu es né en Amérique mais as tu grandis là bas?

Kazuma avait répondu à ses questions avec beaucoup plus de précisions qu'il n'en aurait demandé. Il était soulagé s'avoir la confirmation d'une possible amitié plus tard... Le jeune homme se perdit quelques instants dans ses pensées avant de se reconcentrer sur leur conversation.
Il resta assis sur son lit et regarda Kazuma un moment...

- Je suis né en Amérique, j'y ai grandis.... ça ne fait que 2 ans et demi que je vis au Japon.

Devait-il lui parler du meurtre de son père ? Devait-il parler de sa mère et de ses origines japonaises ? Devait-il... Devait-il ... ??! Il ne savait pas quoi faire. Après tout, cette personne qu'il venait de rencontrer... Cette personne qui s'appelait Kazuma Shinkuro... Cette personne là n'en avait peut-être rien à faire ?! En même temps... S'il avait posé la question...
Il se décida à parler un peu de lui.. Il en avait un peu besoin à vrai dire... Se confier à quelqu'un lui ferait du bien... Mais à quoi bon ? Les garçons s'amusaient à lui donner de faux espoirs à cause de son homosexualité depuis tellement de temps... Peut-être cela changerait-il... Ou peut-être pas... Quoiqu'il en soit, il éprouvait le besoin de parler à son nouvel ami. Si l'on peut le qualifier d'ami...

- Ma mère voyageait beaucoup à l'étranger pour son travail... Elle a rencontré mon père en Amérique... Los Angeles.. C'est une très belle ville... *Au fur et à mesure de ses paroles, Daiki souriait... Il semblait se perdre un peu dans de magnifiques souvenirs... Tout en racontant son histoire...*
Ils se sont mariés... Ma soeur est née.. Puis moi... Nous avons vécu tellement heureux... Jusqu'à mes 13 ans... Rien... Puis.. Cette année là... *son sourire s'effaça... Pour un peu plus il pleurait... Mais non. Il ne voulait pas passer pour une mauviette, un moins que rien ou quoi que ce soit devant son coloc'* Cette année là, un cambriolage chez moi. Mon père a été tué... *le jeune homme serrait la croix qu'il avait autour du cou dans sa main droite, à s'en faire mal... Et finalement, de petites larmes retenues coulaient le long de ses joues *
Je... Excuse-moi je ne voulais pas t'embêter avec ça ! Gomenasai !!

Daiki se leva et partit dans la salle de bain sécher ses larmes... Décidément il n'arriverait jamais à parler de son père en publique sans qu'une goutte salée ne viennent tremper ses joues...
Il n'avait pas voulu ennuyer Kazuma. Pour une première rencontre avec son colocataire c'était réussi ! Il pleurait maintenant.. Tss. Il avait l'air de quoi là ?...
Les mains appuyées sur le rebord du lavabo, il se regardait dans la glace, se demandant s'il ressemblait à son défunt père ou non...

Le jeune homme resta un instant sans bouger en le regardant, l'air perdu dans ses pensées. Finalement, il prit la parole et lui apprit qu'il vivait depuis un peu plus de deux ans au Japon. Après il avoir dit ça, il fit une nouvelle pause et Kazuma remarqua qu'il semblait hésiter à lui dire quelque chose. En regardant attentivement son visage, il put voir de la tristesse dans ses yeux sombres et étrangement, son cœur se serra à cette vue. Il ne voulait pas qu'il se sente mal par sa faute! D'accord, il ne se préoccupait que très peu du sort des autres mais ce n'était pas un monstre tout de même, il savait voir quand un sujet était difficile à aborder. Il s'apprêtait à lui dire de ne pas en parler s'il ne voulait pas quand Daiki reprit soudainement la parole.

Tout en lui expliquant son histoire, un petit sourire était en train de naître sur ses lèvres. Mais ce n'était pas vraiment un sourire joyeux. Sans doute cette époque là avait-elle été une époque heureuse pour lui et sa famille...mais son sourire était empli de mélancolie. Il lui fit penser à lui-même lorsqu'il parlait de sa mère. C'était sûr qu'avec elle, il n'avait pas été très riche, mais ses souvenirs en compagnie de celle qui l'avait élevé étaient les plus beaux de son enfance. Il reprit pied dans le présent quand il vit le sourire de Daiki disparaitre pour être remplacé par une expression douloureuse.

-...Cette année là, un cambriolage chez moi. Mon père a été tué...

Kazuma sentit son coeur s'arrêter de battre. Daiki avait pris la croix qu'il avait autour du cou entre ses doigt et la serrait. Mais ce qui pétrifia réellement Kazuma, ce fut les larmes qu'il pouvait apercevoir sur ces joues. Il eu soudainement envie de se lever pour serrer son colocataire dans ses bras. De lui chuchoter des mots doux en lui disant que tout allait bien, qu'il était là. Mais il ne bougea pas, pétrifié.

Daiki se leva en s'excusant et courut presque dans la salle de bain. Kazuma décida de ne pas rester là sans rien faire et se leva. Il entra doucement dans la salle de bain et en regardant le miroir, il put voir les yeux rouges et un peu gonflés de son colocataire. Il s'en voulu immédiatement d'avoir abordé le sujet. Pourquoi est-ce qu'il ne s'était tout simplement pas tut? Il aurait pu continuer de lire son livre sans lui répondre, ou alors lui répondre sans lui poser la question. Maintenant, voila où il en était. Il voulait serrer le jeune homme dans ses bras et s'excuser, mais...il ne pouvait pas faire ça enfin! D'abord parce qu'il ne serrait jamais quiconque dans ses bras-seul Haru était l'exception mais il ne voulait pas repenser à lui pour l'instant- et ensuite parce que son geste pourrait être très mal interprété!

De toute manière, il n'effacerait pas la douleur du jeune homme. C'était impossible. Comme c'était impossible qu'il puisse oublier sa mère et qu'elle ne lui manque plus.
Cependant, il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Il s'approcha doucement et posa une main sur l'épaule de Daiki. Il ne savait pas trop quoi dire, alors il improviserait.

-Je suis désolé. Je n'aurais pas du te forcer à parler de ça, dit-il doucement. Mais tu ne m'embête absolument pas et tu n'a pas à t'excuser. C'est normal de pleurer pour la mort d'un de ses proches, surtout si la blessure est encore fraiche...

Il prit une grande inspiration et ajouta après une hésitation:

-Tu sais, ma mère était japonaise aussi. Elle est morte il y a maintenant longtemps, mais son souvenir est toujours aussi douloureux. Je pense pouvoir bien comprendre ce que tu ressens alors...si tu veux m'en parler, je serais toujours là, d'accord?

Et voila. Il était malade. Peut-être de la fièvre, qui sait? Parce que le Kazuma Shinkuro qu'il connaissait ne s'abaisserait jamais à dire ce genre de chose, et se confierait encore moins sur sa mère. Peut-être devrait-il penser à aller voir un médecin...où était-ce simplement la chaleur? Sans doute. Et c'était aussi sans doute pour ça qu'il ne parvenait pas à retirer sa main de l'épaule de Daiki. Et c'était aussi sans doute pour ça qu'il avait envie depuis tout à l'heure de le prendre dans ses bras.

pff... Vraiment... De quoi avait-il l'air ? Il n'était en fait rien de plus qu'une tapette capable uniquement de pleurer sur son sort... La preuve il ne savait même pas se défendre...
Pourquoi avait-il parlé de son père ? De cet accident ? Ou tout simplement pourquoi avait-il été dans cette chambre ? Pourquoi avait-il décidé d'étudier ici ? C'était sa faute après tout... Ou alors, la seule à blâmer était sa mère... Pour avoir été en Amérique. Ou son Patron, pour lui avoir confier cette mission... Il ne fallait pas exagérer...
Daiki entendit des bruits de pas et le visage de son colocataire apparut dans le reflet de la vitre. Quelque part, cette vue le rassurait un peu... Kazuma avait l'air si serein...
Ce dernier s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule avant de s'excuser pour lui avoir demandé de parler de ça. Oh.. Ce n'était pas grave... Daiki devait juste apprendre à devenir moins sensible...
Le jeune homme sembla hésiter un moment avec de se confier sur sa mère après une grande inspiration.

- Tu sais, ma mère était japonaise aussi. Elle est morte il y a maintenant longtemps, mais son souvenir est toujours aussi douloureux. Je pense pouvoir bien comprendre ce que tu ressens alors...si tu veux m'en parler, je serais toujours là, d'accord?

Tiens.. Lui aussi avait perdu quelqu'un ? Il pouvait le comprendre, dans un certain sens alors...
Toujours là... C'était sympathique de sa part mais Daiki pensait que lorsque son voisin de chambre découvrirait son homosexualité, il en serait autrement... Si jamais il venait à le découvrir... Mais là n'était pas la question...
Le grand jeune homme se retourna et regarda Kazuma avant de lui répondre avec politesse.

- Merci c'est gentil. Je suis désolé pour ta mère...

C'était sûrement ça... Le petit air triste qu'il avait remarqué sur le visage de son nouvel ami lorsqu'il était entré dans sa future chambre.
Il passe sa main sur son visage pour en chasser les larmes et décida ensuite de changer de sujet.

- C'est toi qui a décidé de venir ici ? Peut-être devrais-je éviter de poser des questions.. Je ne voudrais pas évoquer un sujet tabou.

Un léger sourire apparut sur son visage et Daiki posa sa main sur celle de son coloc', toujours sur son épaule. Il le regarda un moment avant d'éteindre la lumière au dessus du lavabo et de sortir de la salle de bain.

- Le lycée est-il grand ? En tout cas, de l'extérieur il en a tout l'air.. ^^

Son colocataire se retourna et lui dit qu'il était désolé pour sa mère. Kazuma haussa les épaules: que les gens soient désolés ou non, cela ne changerait rien au passé. Il devrait vivre avec. Daiki essuya ses larmes et lui demanda si s'était lui qui avait décidé de venir ici. Pouvant facilement comprendre son envie de changer de sujet, Kazuma joua le jeu et décida de ne plus évoquer son père ou sa mère. Le petit sourire qu'affichait le jeune homme, probablement pour cacher sa tristesse, acheva de le convaincre. De toute manière, il n'avait nullement envie de poursuivre la conversation qu'ils venaient 'avoir. Il s'apprêtait à lui répondre évasivement quand il posa sa main sur la sienne, toujours sur son épaule. Ils se regardèrent un petit moment, Kazuma gardant son air indifférent bien qu'il fusse pétrifié, puis finalement son colocataire s'écarta. Le jeune homme sortit de la salle de bain et il le suivit.

- Le lycée est-il grand ? En tout cas, de l'extérieur il en a tout l'air..

Son colocataire semblait-il décidé à lui poser toutes les questions possibles et imaginables? Cela lui rappela qu'il n'avait pas répondu à la première.

-Oui, il est plutôt grand. Mais tu finiras par t'y retrouver. Quand à ton autre question...

Il se rassit sur la chaise près de la fenêtre et regarda Daiki droit dans les yeux, reprenant un air froid. Il se souhaitait pas s'attarder sur le sujet, et bien que dire que c'est tabou serait exagéré, il n'était pas question de donné des détails à quelqu'un qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes. Il choisit de lui répondre à moitié en omettant volontairement la véritable question.

-Tu pose beaucoup de questions, c'est vrai. Et il est également vrai qu'il y a certains sujets que je ne souhaite pas évoquer. Mais si tu as envie de me demander quelque chose, ne t'en prive pas, tu es libre de le faire et personne n'a le droit de te l'interdire. De même que je suis libre de ne pas te répondre.

Il regarda l'heure sur sa montre et remarqua qu'il était sept heure passé. Il savait qu'il ne tarderait pas à avoir faim, et qu'il en serait peut-être de même pour son colocataire. Enfin, il n'avait aucune idée de l'heure à laquelle le jeune homme mangeait d'habitude...Bon, autant proposer quand même.

-Ça te dirais d'aller manger un morceau?

("galactique", c'est le mot X) allez, voilà la suite! Désolé, Kazu n'est pas très bavard...)

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